Comme d'autres villes d'Algérie qui fêtent leur produit "phare", la ville de Skikda s'est taillée une réputation méritée, celle d'être la ville de la fraise, elle tire une fierté particulière dans la culture de la fraise "Russicade", une qualité jalousement conservée depuis près d’un siècle. Ayant fait son apparition en 1920 à la suite de plants introduits du sud d'Italie, la fraise de Skikda se caractérise par son arôme particulier, son parfum typique, son abondance de jus, cependant sa labelisation , qui tarde à consacrer sa réputation, handicape son parcours à l'international. A la faveur de la célébration de la fête de la fraise (21 au 23 mai 2008) des voix se sont élevées, relayées par la presse, pour s'interroger sur la labélisation de la fraise "Russicade" de Skikda, afin de la préserver et d'en faire un fruit de référence éligible à l'exportation vers les étalages des marchés exterieurs. Ce qui a conforté cette sollicitude, c'est, sans doute la visite régulière sur les lieux des Egyptiens, Jordaniens, Italiens, Américains, en plus des délégations d’ambassadeurs attirées par l'exotisme des activités festives de circonstances. Le label de qualité, faut il le rappeler, se présente comme "un titre décerné par des organismes habilités, à certaines productions agricoles, élaborées selon des normes, afin de les distinguer des produits concurrents". Le mot "Bio" par exemple, est un label défini par la communauté européenne.
S'agissant de la fraise Russicade de Skikda, une démarche locale à été entreprise, consistant à transférer des plants de fraises vers l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) de Staouéli (Alger) pour traitement et formalisation. L'aboutissement de la labelisation est aussi subordonnée à la constitution des agriculteurs en groupement, association pilote, ou coopérative pour promouvoir la valorisation de ce produit du terroir. C'est à cette condition, qu'ils pourront bénéficier d'appui technique, des institutions (dipositif juridique à mettre en place), établissements nationaux (études techniques à entreprendre), de projets de coopération ou d'appui personnalisé de programme en cours (accompagnement éventuel à envisager).C'est le cas de tous les produits agricoles, dont notamment la "Clémentine" de Misserghine (Oran) qui est encore, en quête d'indication géographique protégée (IGP). Il est à signaler qu' à titre d'exemple, le label "vin d'appellation d'origine garantie" délivré par l'institut du vin et de la vigne est réglementé par l'arreté ministériel du 14 octobre 1970 (Journal officiel du 17 novembre 1970), ce texte pris dans un contexte différent, avait le mérite de servir de support à la valorisation de la production du vin, et de garantir sa commercialisation. Enfin il est vain de chercher la labelisation d'un produit, si parallèlement, elle n'est pas soutenue par de serieux programmes de valorisation, comme nous le rappelle la citation éloquente de Robert Bresson (réalisateur francais 1901-1999) " Moques-toi d'une mauvaise réputation. Crains une bonne que tu ne pourrais pas soutenir"
Arrêté ministériel du 14 octobre 1970: Téléchargement Label.pdf (692 ko)
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