Rappel de notre billet du 23 novembre dernier au sujet de la publication mensuelle des Missions Economiques : « La Lettre Economique d’Asie du Sud : Inde, Pakistan, Bangladesh et Sri Lanka.
Aujourd’hui le numéro 93 d’avril 2007 vient de paraître, pour vous abonner, suivez les instructions du bulletin d’abonnement téléchargeable ici (PDF 126 Ko) : Téléchargement indeco_bdc_lettreindeco.pdf
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Nous vous offrons ci-après l’édito de ce numéro 93 sous la plume d’Eric Pierrat,Conseiller économique à la Mission Economique de New Delhi.
L’Inde aujourd’hui, beaucoup plus qu’un pays a la mode, est une économie incontournable en termes de taille du marché et de potentiel de croissance qui explique la forte attractivité qu’exerce le pays.
Mais au-delà des chiffres (1,1 milliards d’habitants soit autant de consommateurs potentiels et 9,2% de croissance par an) ce qui fait le charme de l’Inde est qu’elle ne ressemble a aucun autre pays et qu’elle sait concilier dans une harmonie qui dure, tradition quasi moyenâgeuse et modernité effrénée, rationalité qui nous échappe et comportements qui nous ressemblent.
Il suffit, pour s’en convaincre de se plonger dans la lecture de deux quotidiens indiens pris au hasard l’un date de mars, l’autre d’avril.
On y trouve entre autres : …
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- A l’occasion des élections locales à Delhi au début de ce mois (gagnées par l’opposition), des interviews de personnes disant qu’elles sont très motivées a l’idée d’aller voter et un article du lendemain indiquant que dans les quartiers les plus huppés de la ville (comme GK I ou Vasant Vihar, les initiés apprécieront), la participation n’a pas dépassé les 26%.
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- Un article détaillant, en cette fin d’année scolaire indienne, les salaires perçus a la sortie d’école par les diplômes des fameux IIM (instituts de management indien, équivalent de nos écoles de commerce). Le record appartient a l’IIM d’Ahmedabad qui a pu placer a l’étranger un étudiant a 300.000 USD/an tandis que celui de Calcutta devait se « contenter » de 225.000…
En Inde, ces instituts réussissent a placer leurs élèves en moyenne pour au moins 25.000 €/an ce qui en Parité de Pouvoir d’Achat correspond peu ou prou a 75.000 € en France….
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- Comble de la modernité : un article relatant la condamnation par la Haute cour de Delhi d’une femme se plaignant des exigences en termes de dot de sa belle-famille. La cour reprochait en l’occurrence a la femme de s’être mariée en parfaite connaissance des exigences qu’elle se refusait justement maintenant à honorer. Quand on connaît la prévalence de cette pratique de la dot en Inde et les drames qui y sont souvent attachés (meurtres de femmes maquillés en accidents….), on mesure mieux la portée d’un tel jugement…
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- Des articles nombreux et un courrier des lecteurs tout aussi abondant sur le sacrilège commis par un touriste américain qui, vêtu comme un indien, a réussi en mars a pénétrer dans un temple sacre de la ville sainte de Puri (Est du pays, Etat de l’Orissa). Le résultat en a été une souillure telle que le temple a du être nettoyé de fond en comble et la nourriture du jour préparée pour les 7.000 pèlerins, jetée sans être consommée (après tout de même 18 heures de débat).
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- Un article sur les déclarations de l’office des Nations Unies sur la drogue rapportant l’augmentation de l’usage de la cocaïne par la classe aisée indienne.
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- Un article décrivant l’endroit (les douves d’un ancien fort de Maharajah) a Bharatpur (Rajasthan) où sont jetés les foetus féminins. Le ratio masculin/féminin pour les enfants de 0 a 6 ans est de 875 filles pour 1.000 garçons a Bharatpur et 909 pour le Rajasthan (933 pour l’Inde).
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- Enfin, un article décrivant le baby boom d’un certain jeudi de mars entre 09h30 et 11h30 car cette période était réputée être particulièrement de bon augure. Il était en effet considéré que les bébés nés durant ce « guru pushya yoga » auraient un avenir plein de succès et prospère car nés au même moment que le seigneur Rama. Les gynécologues ont ainsi du faire face a de nombreuses demandes de familles aiguillées par leurs astrologues.
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L’Inde ne fait vraiment rien (ou presque) comme personne !
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