En mission en Algérie du 1er au 5 Mars pour élaborer une Note de Politique sur la Diversification des Exportations Algériennes, une équipe d’expert de la Banque Mondiale, dirigée par M. J.Lopez-Calix, Economiste leader pour le Maroc et l’Algérie, a eu divers entretiens avec les responsables des secteurs concernés à l’effet de tenter de comprendre l’ « énigme de la faible diversification des exportations en Algérie ».
C’est ainsi qu’à l’invitation du Ministère de l’industrie et de la Promotion des Investissements (MIPI), chef de file chargé de la coordination des travaux de l’étude, les institutions et partenaires d’OPTIMEXPORT ainsi que les entreprises algériennes ont assisté à une présentation sur la problématique de la diversification en Algérie, par Mr Ricardo Haussman, ancien Ministre Vénézuélien et directeur du Centre de Développement International de l’Université d’Harvard.
Il ressort, en résumé, de cette intervention qu’en dépit d’une dotation naturelle en pétrole relativement faible, l’Algérie dispose d’un panier d’exportation le plus concentré au sein des pays producteurs de pétrole, mais que contrairement à ces pays, ses efforts de diversification restent insignifiants et sa spécialisation en exportations d’hydrocarbures inefficiente.
Selon les théories du Professeur Haussman, le manque de diversification pourrait s’expliquer par trois phénomènes : la maladie hollandaise (Phénomène reposant sur les effets pervers des revenus pétroliers qui favorisent l’offre de produits échangeables à travers les importations), une volatilité induisant une spécialisation inefficiente et enfin une mauvaise localisation dans l’espace productif. L’étroitesse du secteur des biens échangeables non pétroliers, la volatilité du taux de change réel, la faiblesse des investissements dans le secteur des biens échangeables non - pétroliers sont des facteurs qui n’ont pas permis le changement de l’échantillon d’exportation. Enfin, l’absence d’une stratégie de développement des capacités réelles, d’une synergie privé/public et d’un environnement peu favorable aux affaires ont beaucoup concouru à ce manque de diversification.
Instaurer un dialogue et un partenariat privé/public, favoriser l’organisation du secteur privé, la mise en place de mécanismes financiers et de « moteurs de recherche (institutions) pour les contraintes et solutions ainsi que l’implication du gouvernement, qui ne doit plus se contenter de se solidariser avec les entreprises, sont les autres moyens pouvant concourir à un consensus national de diversification des exportations.
La Note de Politique sur la diversification des exportations devant être réalisée d’ici Mai 2008, permettra à l’Algérie de tirer profit de l’approche innovante de l’institution financière en modelant, notamment, les orientations et préconisations de cette dernière avec la nouvelle stratégie industrielle arrêtée par l’Algérie et dont les grandes lignes ont été présentées brièvement par le représentant du MIPI. En bref, cette stratégie découle des orientations issues du document portant "Stratégie et politiques de relance et de développement industriels » et repose essentiellement sur le choix des secteurs à promouvoir, le développement spatial et sectoriel de l’industrie, des politiques d’accompagnement et des politiques structurelles.
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