Dans un entretien accordé à la radio chaine III le 10 février 2010, le Président de la Chambre Nationale de l’Agriculture (CNA) M. Mohamed Chérif Ould Hocine a estimé qu’à la faveur des mesures prises par le Gouvernement en matière de Politique du Renouveau Agricole et du Renouveau Rural et mise en place par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, telles que le lancement des contrats de performance « 2009-2014 » pour le Renouveau Agricole et Rural, l’institution d’un soutien des prix d’acquisition des engrais de 20% ou la création de l'Office National Interprofessionnel des Légumes et Viandes (ONILEV), la production agricole connait une mutation et bénéficie d’un accompagnement qui vise à instaurer un système coopératif Etat – Producteurs autour d’engagements communs. La volonté de relancer les filières existe, a souligné le Président de la CNA, en donnant pour preuve les résultats appréciables ayant permis à la pomme de terre d’afficher une grande croissance grâce à l’engagement de l’Etat pour assurer de meilleures conditions de production à cette filière.
D’autres filières telles que l’oléiculture ou la tomate sont, cependant, en régression en termes de surfaces cultivées et d’emplois en raison d’un manque de visibilité et de divers problèmes. Des pertes pour la filière tomate estimées à près de 80 000 emplois après la fermeture de plusieurs usines et à près de 25 000 ha de surface cultivable en dix ans. « Nous sommes passés de 32 000 ha à 7 000 ha, pour atteindre aujourd’hui 17 000 ha » a souligné le Président. Au milieu des années 1990, cette filière dégageait un chiffre d’affaire de 12 milliards de dinars. Bien que très prometteuse dans les régions de Skikda, d’El Tarf ou d’Annaba car permettant une forte intégration industrielle, la filière reste confrontée à de fortes divergences entre producteurs et transformateurs ainsi qu’à l’importation massive du double et triple concentré de tomate. Le Président de la CNA a insisté sur la nécessité d’une meilleure protection aux frontières à travers des mesures tarifaires et un contrôle rigoureux pour lutter et endiguer l’importation informelle à partir de pays voisins.
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