Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) a reuni le 14 mai 2008 à l'hotel Hilton (Alger) les entrepreneurs et le représentant du ministère du commerce pour débattre des entraves à l’exportation hors hydrocarbures, en dépit des mesures incitatives initiées par les pouvoirs publics. "Manque de plate-forme logistique au niveau des ports, dysfonctionnement aux tribunaux commerciaux, contrefaçon et désengagement des autorités consulaires dans le suivi des promoteurs nationaux… sont entre autres les problèmes exposés par les hommes d'affaires". Certains opérateurs se sont interrogés sur la lenteur des procédures de remboursement des frais de transport. Le représentant du ministère du commerce (Maitre de l'ouvrage du programme OPTIMEXPORT) a longuement évoqué le dispositif de soutien du F.S.P.E. particulièrement les rubriques relatives à l’élaboration des diagnostics et à la prospection des marchés extérieurs, finançées à hauteur de 50% du cout de ces opérations. Le constat fait par entrepreneurs ayant animé le débat, fait ressortir que la filière datte est handicapée par des entraves multiformes; selon un exportateur de deglet Nour, basé à Biskra, qui est également président de l’association des conditionneurs de dattes, «ce fruit a perdu de sa valeur à l’exportation puisqu’il est utilisé dans le troc», a-t-il regretté en invitant la tutelle à intervenir sur cette question.
Le président du FCE a noté qu"on ne peut pas s'attendre à développer nos exportations, tant qu'on manque de plate-forme logistique au niveau des ports". "Nous souffrons d'une insuffisance de stockage et de conditionnement de nos produits". "Plus vite on ira vers l'installation de ces plates-formes, plus on verra nos produits conquérir d'autres marchés".il propose par ailleurs que "le législateur légalise la commission accordée à la personne qui aide un promoteur économique national afin d'accéder à un marché extérieur, pour exporter ses produits"; il invite les pouvoirs publics à légaliser les commissions versées aux lobbystes. Cette pratique est légale dans plusieurs pays. Néanmoins, elle est toujours pratiquée sous le manteau en Algérie souligne-t-il.
Cette rencontre a été l'occasion supplémentaire d'évoquer les difficultés dans lesquelles se débattent les producteurs nationaux en matière d’exportation. Ces questions, ont déjà fait l'objet, du reste de diagnostic, par notamment ALGEX & la CACI (maitres d'ouvrage délégués), l'heure n'est plus aux débats sans lendemain, mais plutot à l'action. OPTIMEXPORT, programme de renforcement des capacités des entreprises exportatrices, s'est deja engagé dans la voie de l'action comme l'attestent les actions de formation et d'accompagnement lancées à cet effet aux profit des bénéficiaires.
A la fin des travaux, le représentant du ministère du commerce a annoncé dans le sillage des débats, "la dépénalisation" des infractions relevées sur les produits, de manière à régler les questions à l’amiable et à soulager les tribunaux.
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